Selon le Dr Gérard Mick, neurologue et neurobiologiste, le cerveau musical et musicien est « un virtuose de l’émotion et un chef d’orchestre en santé ». Savez-vous qu’en France, la moyenne d’écoute se situe à 14,8 heures par semaine ? Un peu plus de 2h par jour !
En effet, l’écoute musicale a prouvé depuis longtemps ses effets. Thomas Schäfer et d’autres chercheurs comme David Huron (« The Big Three of music listening ») ont tiré de leurs recherches 3 dimensions majeures : la régulation de l’humeur, la conscience de soi et le renforcement du lien social. C’est la raison pour laquelle une animatrice nous a appelé pour témoigner de son expérience avec la borne musicale utilisée comme un juke box : « C’est vraiment super ! Ils [les résidents] se réunissent comme autour d’un feu de cheminée ! »
La mémoire musicale peut être un véritable « outil thérapeutique pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer » selon Diane Caussade du laboratoire GIPSA-lab de l’université de Grenoble Alpes. Les neurosciences permettent aujourd’hui de vérifier des intuitions et expériences ancestrales pour démontrer les effets de la musique sur les personnes. E. Bigand (professeur de psychologie cognitive, directeur du laboratoire d'étude de l'apprentissage et du développement (LEAD) à l'université de Bourgogne Franche Comté) parle de l’écoute musicale comme d’une « symphonie cérébrale » : elle nécessite la coordination de l’activité de nombreux circuits neuronaux corticaux et sous-corticaux qui sont associés à des expériences cognitives et affectives ayant de très fortes implications pour la mémoire. En effet, on a démontré que l’efficacité de la musique avec des malades d’Alzheimer (et plus généralement pour les victimes de maladies neuro-évolutives) tient au fait qu’elle met en œuvre toutes les zones du cerveau (alors que le langage par exemple ne mobilise que l’aire de Broca dans le lobe frontal cérébral). Par exemple, une personne qui ne parle plus peut chanter et cela étonne souvent les proches aidants !
C’est la raison pour laquelle Onze Plus s’attache à démocratiser la borne musicale Mélo dans les établissements pour personnes âgées notamment. La musique peuple notre quotidien : « ce bain musical ambiant et le statut valorisé de la musique dans notre société en font un objet particulier » écrit Charlotte Massemin de Paris-Sorbonne dans une étude pour l’IREMUS. Les personnes âgées n’y ont plus accès facilement dès lors qu’elles entrent en maison de retraite. C’est pourtant tellement important pour leur bien-être ! Et nous ne sommes pas les seuls à le dire : « On passe de la souffrance à l’hédonisme. C’est l’un des pouvoirs très puissant de la musique, c’est un élément à la fois distractif, émotionnellement très signifiant et remobilisateur. Avec la musique, nous sommes donc en mesure d’améliorer la qualité de vie des gens. » C’est ce que déclarait Gérard Mick dans une interview sur France Musique en 2014 (6 ans après la création de la borne Mélo) et qu’il continue de démontrer au travers de l’étude menée avec Laëtitia Henneton (médecin généraliste) en 2018 au domicile de malades d’Alzheimer : 76 % des crises ont été calmées grâce à la musique proposée par les aidants. Un résultat que nous espérons bien démontrer en établissement sous peu. Recherche à suivre…